Paritaire Officier du mardi 29 avril 2008 page 13 à 16 / 16

Publié le par webmaster

Aujourd’hui nous avons des élèves que l’on passe Officiers et qui un mois après, à peine formés, sont en charge de former d’autres encore moins expérimentés qu’eux, ça ne peut plus fonctionner. Les navires vieillissent, deviennent compliqués, et techniquement on nous demande encore plus (passages aux fuels plus lourds pour diminuer les coûts), on peut réellement se poser la question : combien de temps tiendrons nous ?

Cdt PRIGENT : Nous comprenons bien vos craintes, mais nous aurons beau discuter pendant des heures, nous n’avons pas de réponses à vous apporter puisqu’il n’y a plus d’Officiers.

 

D. TANGUY : Les départs pour le pilotage ont toujours existé et ne doivent pas entrer dans les considérations actuelles de désertion de la compagnie.

Cdt BOUTTIER : C’est vrai que le pilotage a toujours existé, mais en ce moment, le mouvement est amplifié car les pilotes ont réagi par peur de manquer de candidats et certaines stations (3) ne trouvant plus de « vivier » ont revu leur limite d’âge en passant de 35 à 40 ans. L’entreprise ne fournira pas tous les futurs pilotes, mais beaucoup demandent aujourd’hui à partir en sans solde pour préparer les concours, et cela pose problème.

 

J. EOUZAN : Pour ce qui est de conserver un noyau dur sur les navires (en particulier à la machine), la direction a-t-elle des propositions ?

Cdt PRIGENT : Nous sommes d’accord d’envisager des groupes de travail avec le service technique pour réfléchir à ce problème, mais il faut bien être conscient que le manque d’officiers est général et qu’il n’est pas facile de trouver des solutions.

 

L. GUEGUEN : Pour favoriser les embauches, ne serait-il pas intéressant que Brittany Ferries soit présent dans les salons comme il vient de s’en dérouler un à Paris récemment ?

Cdt BOUTTIER : Nous participons à différents salons, il est vrai que pour celui de Paris, nous n’étions pas spécialement intéressés car ce que nous reprochons aux organisateurs de ces salons, c’est de ne pas aller plus à la rencontre des régions maritimes. Nous axons aujourd’hui notre action sur les Hydros, car il faut savoir que nous n’arrivons plus à avoir d’élèves.

 

J. EOUZAN : Comment cela s’explique t’il, il y a toujours des élèves dans les écoles, pourquoi n’y en aurait-il plus sur les navires Brittany ferries ?

Cdt BOUTTIER : Il y a 5/6 ans, les élèves ne trouvaient pas d’embarquement, les écoles ont donc diminué le nombre des élèves. Depuis, devant le manque d’officiers, le nombre d’élèves dans les écoles a augmenté, mais les compagnies qui ne voulaient pas d’élèves il y a quelques années sont maintenant intéressées (CMA-CGM, BOURBON, etc…), car elles se sont rendues compte qu’il leur fallait assurer leur relève. Le nombre de places offertes aux élèves à bord des navires a doublé, voire triplé, alors que les promotions d’élèves n’ont pas augmenté dans les mêmes proportions, d’où pénurie d’élèves pour nos navires.

 

 

QD9 – Horizon 2010 (cette question complète la question 4)

Nous avons bien compris que la mesure des 7 jours de travail supplémentaire est mise en attente, mais dans l’hypothèse où celle-ci se mettrait en place, nous demandons qu’aucun stage, formation, mission ne puisse être programmé pendant les repos congés sauf accord du marin.

Cdt BOUTTIER : Je ne comprend pas complètement le sens de la question, s’agit-il uniquement d’une question de planification ?

 

S. ROBERT : Le plan Horizon 2010 prévoit 165 jours de travail pour l’entreprise et 200 jours de repos congés, la demande est que la formation soit intégralement comprise dans ces 165 jours, puisque la formation ou les missions sont du temps de travail.

M. DOUTREBENTE : Pour l’instant, nous avons parlé de jours de navigation et de jours de congés, il est clair que la formation peut être prise sur les jours de repos.

Cdt BOUTTIER : Au niveau de la planification, il paraît difficile d’effectuer des stages sur les jours embarqués, car cela signifie qu’il faille déplanifier une marée pour un stage de deux jours, les congés seraient alors obligatoirement déstockés.

 

Cdt PRIGENT : Ou alors, il faudrait prolonger certains officiers à bord pour assurer le stage de l’autre, ceci paraît bien compliqué.

 

J-Y. ANDRIEUX : Nous comprenons très bien que la mise en place ne soit pas simple, mais nous vous posons la question pour argumenter une réponse aux officiers qui nous disent que le temps de formation est bien un temps de travail et doit donc être comptabilisé dans les 165 jours.

Cdt BOUTTIER : Le temps de formation est effectivement un temps de travail générateur d’un taux de congés différent de celui de la navigation (0,633 RC par jour), mais tout ceci entre dans l’ensemble travail/repos-congés et ne doit pas être dissocié, comme cela existe actuellement.

 

M. DOUTREBENTE : Je ne comprends pas que cette question puisse être posée ainsi, elle va à l’encontre du but recherché, et pour répondre à la question posée, la réponse est non.

 

Les délégués prennent bonne note de cette réponse.

 

QD10 – Concurrence Dreyfus

Nous constatons depuis quelques temps que notre concurrent direct Dreyfus mène une offensive sérieuse sur Portsmouth. Nous sommes inquiets des réactions possibles de certains salariés de BAI UK qui pourraient être alléchés par des offres de ce concurrent (surtout qu’il n’y aurait pas eu d’intéressement des salariés UK). Bien que cette question ne soit pas du domaine de la paritaire, pouvez vous nous donner votre sentiment à ce sujet ?

Cdt PRIGENT : La concurrence est une chose tout à fait normale, pouvez vous repréciser la question ?

 

J-Y. ANDRIEUX : Sur le site de Portsmouth, cette compagnie essaye apparemment de s’implanter, ils auraient embauchés certains anciens de BAI UK, ce qui pose des problèmes lors des opérations commerciales.

 G. MOREAU : Nous avons été témoins récemment, avec Lionel, de problèmes importants où les responsables des bords ont presque failli en venir aux mains avec ceux de Dreyfus, car ces derniers bloquaient les opérations commerciales de Brittany.

M. DOUTREBENTE : Il va falloir que les commandants fassent des informations au patron du site de Portsmouth afin d’éviter que ces problèmes ne se reproduisent.

 

Les délégués précisent qu’ils souhaitaient surtout reporter l’information auprès de la direction car l’impression est que les « Marshal » de BAI se laissent manipuler par ceux de Dreyfus, plus jeunes et plus réactifs. Les réactions des passagers qui perdent du temps sur le quai au débarquement du NX en particulier ne sont pas bonnes, car ils ont pris un navire rapide pour gagner du temps, ce n’est pas pour rester bloqués à l’arrivée au port.

 

 

QD11 – Troisième lieutenant du BRETAGNE

Depuis des années nous dénonçons l’absence d’un Lieutenant pour effectuer la surveillance passerelle en escale, à certaines heures. Plusieurs solutions ont été envisagées au fil des années (second mécanicien, officier extérieur, officier électronicien, élève …) mais aucune n’apporte satisfaction. Allons nous enfin trouver une issue à ce problème récurrent ?

Cdt PRIGENT : Dans le cadre de la réorganisation du service pont, ce problème sera abordé.

 

 

QD12 – D. I. F.

Alors qu’ils n’auraient rien demandé officiellement et selon les formes requises, il semblerait que certains salariés se voient proposer des formations DIF soit disant suite à leur demande. S’agirait-il des demandes annuelles de formation (via les Directions de l’Entreprise) ou celles émises par les Chefs de Service ? Nous rappelons que ces demandes ne sont que des propositions pour une formation d’Entreprise. Le DIF est personnel et ne doit pas être employé en formation d’entreprise. Pouvez vous nous confirmer ces bruits ou s’agit-il seulement d’erreurs de destinataires ?

M. DOUTREBENTE : On demande, depuis quelques temps, et ceci a été discuté en commission formation, que les personnes qui effectuent une formation utilisent entre 14 et 21 heures en moyenne de leur temps de DIF, l’entreprise prenant le reste en charge, dans le cadre des formations dites prioritaires par l’OPCA. Chacun est donc contacté par un courrier où cette demande est expliquée. Nous avons un plan de formation à 2 M €, (le double du plan légal). Nous demandons un effort aux salariés pour diminuer le coût de la formation. Si les salariés ne le souhaitent pas, nous reviendrons à l’obligation légale purement et simplement. Le plan de formation reste ambitieux, mais chacun doit y mettre du sien.

 

J-Y. ANDRIEUX : Je voudrais attirer l’attention sur les conditions de détachement qui ne sont pas identiques entre la formation entreprise et le DIF. Le DIF n’apporte pas le même taux de congés, il ne faudra donc pas s’étonner que des personnes refusent les formations avec le DIF.

M. DOUTREBENTE : Cette démarche a été présentée en commission formation et validée. Je suis surpris que vous me disiez que des personnes pourraient refuser la formation. Si elles refusent, le plan de formation ne sera pas respecté, c’est tout.

 

J-Y. ANDRIEUX : Le DIF est une démarche personnelle, et à ce titre, si les personnes contactées acceptent votre demande, cela entre alors dans la démarche personnelle, il est cependant possible que certaines personnes aient prévu d’utiliser leur temps de DIF à une autre formation que celle que vous leur proposez et dans ce cas elles sont susceptibles de refuser vos propositions.

M. DOUTREBENTE : Lors de la dernière commission formation, nous avons bien expliqué que pour des raisons financières, nous demandons aux salariés d’utiliser leur DIF. Si certains ne veulent pas entendre cette demande, ils assumeront.

 

Les délégués font part de courriers reçus où on leur demande d’effectuer une démarche personnelle pour utiliser le DIF. On peut effectivement se poser des questions et comprendre que certaines personnes soient surprises de tels propos.

Cdt PRIGENT : Il y a certainement une formulation à revoir dans ces courriers, nous allons voir rapidement le problème avec la responsable de la formation. De gros efforts ont été faits pour la formation, il reste encore peut-être encore quelques détails à régler.

 

 

QD13 – Manque de communication

Ce sujet n’est pas nouveau mais a été remis en évidence dernièrement lors des échanges d’information entre la terre et les bords pour Horizon 2010. Certains Commandants ont le culte du secret et ne communiquent pas d’informations envers l’équipage, pas même leurs Chefs de Service.

M. DOUTREBENTE : C’est pour cela qu’à partir d’un certain moment, lorsque nous nous sommes aperçus de cette absence de communication, nous avons convoqué l’ensemble des chefs de service (commandant, second capitaine, chef mécanicien, commissaire) et depuis tous les mails adressés au commandant sont adressés au 4 personnes précitées.

Cdt PRIGENT : Lors de la réunion hebdomadaire qui va se mettre en place, et dont on a déjà parlé, il y aura une partie sociale qui concernera justement les informations à apporter aux uns et aux autres.

 

 

QD14 – Revalidation des brevets

Un Officier doit naviguer au moins trois mois dans une fonction pour revalider son brevet. Afin d’éviter la perte de brevet pour des personnes qui ne peuvent valider dans les fonctions concernées (car ils sont trop loin sur les listes) il nous faut trouver une solution pour que ces Officiers naviguent quelques marées en cinq ans, car ceci est encore une cause de départ. Comment pouvons nous assurer le maintien de brevets à ces Officiers ?

Cdt BOUTTIER : C’est très rare qu’un officier passe directement à la fonction de commandant ou de chef sans passer au moins trois mois dans la fonction de second. Donc, même si une personne ne revalide pas son brevet de chef ou de commandant, il revalide celui de second et dès qu’il aura effectué trois ou quatre remplacements de second, il va pouvoir revalider à nouveau son brevet. Il n’y a donc pas de problème pour les personnes qui sont dans la compagnie. Pour ceux qui souhaitent quitter l’entreprise, les problèmes peuvent exister, mais il paraît difficile de faire naviguer des officiers en les faisant passer devant d’autres pour conserver leur brevet dans le but de la compagnie.

 

J-Y. ANDRIEUX : Effectivement, l’engagement qui avait été pris par le passé était de permettre, en cas de licenciement par l’entreprise en plan social, par exemple, aux officiers de retrouver leur brevet pour se présenter sur le marché du travail.

Cdt BOUTTIER : Cela est toujours le cas, un autre problème existe, c’est de savoir comment on pourrait permettre à des officiers (loin sur les listes) et qui doivent renouveler leurs brevets d’effectuer un temps de second (même 3 ou 4 marées), les seconds en place n’accepteront pas de laisser leur place.

 

L. GUEGUEN : Nous vous avons remonté cette question car les personnes qui nous en ont parlé veulent conserver leurs brevets et si on ne peut pas les satisfaire, ils sont susceptibles de quitter  l’entreprise.

Cdt BOUTTIER : L’explication que je viens de formuler les fera peut-être changer d’avis, mais on ne pourra pas les mettre en surnuméraire sur un navire pour conserver leur brevet. Ce qui est certain, c’est qu’ils retrouveront leur brevet en passant par leur stade de second et comme c’est un passage obligé, il n’y a pas de réel problème.

 

L. GUEGUEN : Est-il possible que l’entreprise aide au financement du stage pour leur permettre   de retrouver leur brevet ?

Cdt BOUTTIER : Mais il n’y a pas de stage pour ces cas là. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ces personnes ne perdent pas leur brevet. On ne perd son brevet que si l’on n’a pas effectué 12 mois de navigation dans les 5 ans. Le brevet est donc conservé, mais non revalidé, ils revalideront le brevet de second. Le jour où ces personnes ont trois mois de second, elles se tournent vers la DAM et demandent leur revalidation de chef ou de commandant et elle sera accordée.

 

Publié dans Réunions paritaires

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